Après les Croisades une commanderie des Hospitaliers de Saint-Lazare de Jérusalem s'était établie sur un domaine foncier de Bâgé-la-Ville au hameau d'Aigrefeuille. A la fin du XIIème siècle , elle y fit bâtir une chapelle, simple nef rectangulaire sous une voûte ogivale et sans ornement d'architecture. Elle reste aujourd'hui le dernier vestige datant de cette lointaine époque.
Dans l'esprit des Hospitaliers, elle devait rappelé une chapelle de Bethléem appelée la "grotte du lait". La tradition veut que cette grotte soit l'endroit où Marie allaita l'enfant Jésus après sa naissance. Elle devint un lieu de pélerinage où les femmes venaient prier Marie pour leur donner la fertilité et le lait pour nourrir leurs enfants.
Cette croyance est à l'origine d'un pélerinage très fréquenté qui a perduré à Aigrefeuille jusqu'au milieu du XXème siècle. Les mères et les nourrices, par l'intercession de la Sainte Vierge Marie et de Saint Lazare, venaient demander de favoriser la croissance et la bonne santé de leurs enfants rachitiques, débiles ou malades.
Au cours de l'année 2002, un projet mûrit au sein de l'association : la sauvegarde de cette chapelle. Sa restauration était une façon de rappeler cette tradition locale. Après avoir signé une convention de partenariat avec les propriétaires, il faudra plusieurs années pour réunir les fonds nécessaires au démarrage des travaux.
C'est ainsi qu'en novembre 2007, le permis de construire est obtenu. Commence alors le travail proprement dit. Il s'agit de débroussailler le site, évacuer les détritus, démonter les murs en ruines attenant à la chapelle. Puis pendant plusieurs mois, ce seront les longues et fastidieuses phases de récupération et de nettoyage des tuiles, carreaux et carrons.
Dès cette phase terminée, une entreprise prend possession des lieux pour reconstruire 6 contreforts et refaire la toiture. Les Amis du Site, de leur côté, prennent en charge les travaux de réfection du pavage intérieur, la création d'un planum pour y installer l'autel complètement reconstruit. Ils refont le seuil de la porte d'entrée et remanient la petite baie carrée du choeur ouvrant sur une piscine qui servait à évacuer les ablutions du prêtre officiant.
Enfin,une pierre armoriée retrouvera son emplacement d'origine juste au-dessus de la porte d'entrée. Au cours des travaux, une baie gothique trilobée du XIIIème siècle qui avait été murée fut découverte, on y voit encore deux morceaux de vitraux de "sinople" (vert) placés dans les encoignures supérieures.
Depuis 2009, les travaux sont terminés. Lieu de connaissance de notre histoire locale., il est devenu aujourd'hui un but de promenade culturelle.